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Rencontre: Les Fondatrices d’IMPRESSION ORIGINALE 1024 720 Mathilde Habert

Rencontre: Les Fondatrices d’IMPRESSION ORIGINALE

<>Rencontre avec les Fondatrices
www.theidealist.com
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Présentation

IDEALIST: Nous adorons le monde d'Impression Originale. Tout est si original, coloré, et créatif. Parlez-nous de vos débuts.

MATHILDE: J’avais envie de proposer quelque chose de différent autour du cadeau. Bien que le papier cadeau soit quelque chose de très traditionnel, j’ai souhaité l’aborder avec une nouvelle philosophie, basée sur des créations uniques tout en respectant l’environnement et les personnes avec lesquelles nous travaillons.

Quand Claire m’a rejointe, dès le début de l’aventure, elle a apporté avec elle tout son bagage de création design et sa fine compréhension des tendances. Elle a été à bonne école, donc avec elle j’avais la certitude qu’on ne dérogerait pas à des produits de très grande qualité. Avec le petit supplément d’âme qui fait la différence…

Des débuts créatifs

Bienvenue dans notre monde !

Avec la volonté de changer l’ordre établi, Mathilde et Claire ont fondé Impression Originale en 2016. La marque propose une offre haut de gamme de papier cadeau exclusif assortie de rubans et noeuds couture. 

Après juste une année d’existence, la marque compte parmi ses distributeurs : le Bon Marché, le Conran Shop, le Centre Pompidou, Harvey Nichols, et Sézane.

Mathilde nous parle de leur aventure entrepreunariale.

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Heroïnes Modernes

IDEALIST: Expliquez nous ce que représente votre marque, en quelques mots.

De quoi vous souvenez-vous quand vous recevez un cadeau ?

Pour nous, c’est l’émotion que vous avez ressentie qui va rester. Au delà du cadeau, l’attention portée à sa présentation et les petits détails qui l’accompagnent sont autant de témoignages du temps passé à anticiper cette émotion. Un objet sans papier cadeau ce n’est pas un cadeau. Ce qui transforme un objet en cadeau, c’est le fait qu’il soit emballé et remis. Nous sommes donc ce lien là, cette émotion.

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Gentil pour l'environnement

IDEALIST: Parlez-nous de votre engagement auprès des artistes et votre démarche envers l'environnement ?

Nous avons bâti notre entreprise sur des valeurs qui sont pour nous fondamentales. Nous souhaitons proposer des beaux produits tout en ne dérogeant pas à notre éthique. En tant qu’entreprise du XXIe siècle nous sommes conscientes et responsables de nos choix environnementaux. C’est pour ça que nous ne travaillons qu’avec du papier 100% recyclé pour nos papiers cadeaux. A chaque décision, nous nous efforçons de toujours opter pour la plus vertueuse, que ce soit dans le choix de nos fournisseurs ou l’origine de nos produits. Nous sommes ainsi 100% made in France, pour nos impressions et nos rubans, nous faisons travailler l’hexagone ! En revanche, nous n’avons aucune frontière quand il s’agit de talents… nos artistes viennent du monde entier, et nous en sommes très fières.

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« Nous proposons des designs originaux, imprimés en France sur du papier 100% recyclé. »

Votre communauté d'artistes

IDEALIST:

Comment choisissez-vous vos artistes ? (nous sommes curieux)

CLAIRE : Vous allez être surpris… Nous choisissons nos artistes par coup de coeur, que ce soit le style, les couleurs ou la technique d’une main… Dès que l’une de nous deux à un coup de coeur nous avançons avec l’artiste en question. Nous sommes aussi souvent sollicitées pour des collaborations, ce qui est formidable car c’est un flux continu de créativité.

Dès qu’un design est sélectionné, nous travaillons avec l’artiste pour développer un motif adapté à ce que nous considérons être notre standard (format, qualité du travail d’illustration).

Nous demandons systématiquement à nos artistes de signer leur création, c’est quelque chose d’unique ! C’est important à souligner, car les artistes sont souvent oubliés derrière les grandes marques. Pour nous, c’est l’inverse, nous voulons donner la part belle à nos formidables artistes.

100% recyclé I Ethique I Design Original

IDEALIST: Qu'est-ce qui fait que vos papiers sont originaux ?

« Notre différence, c’est d’oser proposer des produits design tout en étant 100% respectueux de l’environnement. Le beau devient synonyme de responsable. »

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Pour faire court : nous offrons des design originaux sur du papier 100% recyclé de fabrication française. Nous sommes inscrites dans une démarche durable et responsable.

Nos papiers cadeaux sont imprimés sur des grands formats, qui sont 30% plus grands que ce que vous trouvez partout actuellement. Notre papier 100% recyclé est dans un grammage supérieur. Cela permet de valoriser notre qualité d’impression mécanique sur presse. Chaque papier est imprimé avec une grille pour faciliter le découpage au verso (on se demande encore pourquoi,  ça n’avait jamais été fait avant, c’est tellement pratique !).

Et pour parfaire le tout, nous avons associé chaque papier cadeau avec les rubans assortis. Nous avons réfléchi à des associations de rubans pour un petit et un grand cadeau. Et pour les plus timorés, nous avons même développé une gamme de noeuds préformés prêt-à-poser. Ainsi le résultat est toujours parfait.

Comme mentionné précédemment, nous demandons à tous nos artistes de signer leur création. C’est unique dans le monde du papier cadeau. Il n’y a que Hermès qui fait signer ses artistes sur leurs écharpes et valorise ainsi la création indépendante.

Vos Projets sur-mesure

IDEALIST: Pouvez-vous nous parler un peu des projets sur-mesure sur lesquels vous travaillez ? Quels sont vos clients ?

Le Musée Rodin à Paris nous a demandé de travailler sur un projet surprise. Nous avons développé un motif sur mesure avec l’une de nos talentueuses artistes basée aux Etats-Unis. Le motif est une interprétation moderne des sublimes sculptures d’Auguste Rodin. Le projet surprise sera disponible dans la boutique du musée Rodin au mois de novembre.

Nous avons une chance infinie d’avoir la possibilité de travailler avec ces musées mythiques qui n’hésitent pas à faire appel à la jeune création et à écouter nos idées pour intégrer les nouvelles tendances avec leur art atemporel.

Nous travaillons également en ce moment sur un projet avec le Château de Versailles pour développer des papiers cadeaux sur mesure, inspirés de l’iconographie du château. Nous sommes les premières fans des commandes que nous avons menées en collaboration avec plusieurs artistes pour ce projet d’envergure.  Tenez vous prêts ! Si tout va bien, nous devrions avoir plusieurs papiers cadeaux originaux vendus dans les boutiques de Versailles, début 2018.

Planter des graines

IDEALIST: Comment se passe le lancement de votre marque ?

Nous fêtons nos 1 an ce mois-ci ! Nous sommes ravies de voir l’accueil que reçoivent nos produits, malgré leur positionnement un peu « niche ». Je pense que ce qui compte aussi c’est la raison pour laquelle nous travaillons et la philosophie en laquelle nous croyons et que nous essayons de faire rayonner. Je pense que les personnes qui y sont sensibles adhèreront d’autant plus à notre démarche et à nos créations.

Nous avons l’incroyable chance de travailler avec de très belles boutiques, en France, au Royaume Uni et aux Etats-Unis ! Nous comptons parmi nos clients : Le Bon Marché Rive Gauche, le Centre Pompidou avec la librairie Flammarion, le Conran Shop, Harvey Nichols, et Sézane.

Nous mettons tout en oeuvre pour distribuer Impression Originale dans 10 autres pays, d’ici l’année prochaine…

Et pour la fin de l’année, nous allons avoir un Atelier Cadeau Créateur au Bon Marché, à l’espace papèterie au 2ème étage, où nous proposerons des services sur-mesure d’emballage cadeau d’exception. Venez faire connaissance !

Rencontre Atelier : Sarah Matthews 1024 362 Mathilde Habert

Rencontre Atelier : Sarah Matthews

<>Ingénieure en papier
fabrication anglaise
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Présentation

Alors Sarah, dites-nous, qui êtes-vous ?

A l’époque, si j’avais su que cela existait, j’aurais rêvé de devenir ‘Ingénieure en papier’.

Enfin, juste après devenir danseuse étoile !

Je me souviens d’avoir toujours été attirée par les choses manuelles. Depuis que je suis toute petite, j’adore faire des origami de pingouins ou faire des guirlandes de poupées ! En 2011 j’ai été diplômée « designer textile » en présentant une collection de bijoux en papier. Aujourd’hui, je passe mes journées sous des montagnes de papiers dans mon studio de Nottingham, à découper, plier, coller et assembler des morceaux de papier pour en faire des créations imaginatives.

A la rencontre de Sarah

Bonjour !

« Je suis fan de design, j’adore les beaux packagings et je suis une vraie perfectionniste. J’adore explorer des nouvelles pistes créatives, porter des rayures et me lover dans mon atelier ». 

DE LA 2D à la 3D

Quel est votre métier ?

Quand on me demande ce que je fais, je réponds que je suis « ingénieure en papier ». Pour moi, cela exprime le fait que je transforme du papier en 2D pour en faire des objets en 3D, à travers des sculptures ou des formations pop-up. D’une manière plus terre-à-terre, je me décris comme une designer de papier découpé, car la grande majorité de mes créations restent en 2D, avec une accumulation de couches de papiers découpés.

Je dessine sous Illustrator (sur mon ordinateur), avant de les envoyer à ma machine à découper qui ressemble à une imprimante standard mais qui coupe avec une lame à la place ! Je dois toujours terminer les détails à la main au cutteur car ma machine n’a pas un niveau de précision très élevé.

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TENTE INDIENNE EN PAPIER [Originale], avec les papiers d’IMPRESSION ORIGINALE.

ORIGINAIRE DE SHEFFIELD

Racontez-nous un peu votre vie à Sheffield

Quelles choses extraordinaires s'y passent ?

Je suis née à Sheffield, mais j’ai vécu la majorité de ma vie d’adulte à Londres, avant de déménager à Nottingham l’année dernière. Quand je vivais à Londres, j’y travaillais à plein temps pour une entreprise de joaillerie en tant que responsable de développement produit. Je m’occupais de mes projets créatifs en plus de mon travail, pendant mon temps libre. J’avais une envie pressante de me lancer dans mes propres projets, mais je manquais cruellement de confiance en moi pour me dire que j’arriverais à en vivre. Ce n’est que quand je me suis fait licencier de mon emploi, que je me suis dit qu’il fallait que je tente le tout pour le tout. Cependant Londres est un endroit affreusement cher et je suis donc retournée chez ma mère à Nottingham pour économiser un peu d’argent pendant que je lançais ma petite entreprise.

Heureusement pour moi, aujourd’hui les affaires sont florissantes et j’ai déjà réussi au bout d’un an à m’acheter une petite maison à Sheffield. Dès que j’ai un peu de temps, j’y vais pour y faire des travaux d’aménagement. Donc, je ne suis jamais à Nottingham et je dois avouer que je connais mal la ville !

J’ai vraiment hâte de déménager à Sheffield – ça ne devrait plus tarder maintenant. En plus d’être « ma » ville, je trouve qu’il y a une ambiance formidable, avec un tas de petits cafés et boutiques indépendants. Ah, oui j’oublie les restaurants et tous ces espaces verts !

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SCULPTURES DE PAPIER « Coq » et le « Chapeau Homard » [Originaux]

DANS LE STUDIO DE SARAH

Il ressemble à quoi votre studio ?

J’écoute beaucoup de musique quand je travaille, surtout celle où je peux chanter à tue tête ou je peux danser. Mon petit plaisir ce sont les chansons hip hop et R&B des années 90 et 2000. Bon, je reconnais qu’il m’arrive de sentir un peu peser le silence dans mes longues journées en solitaire, et dans ce cas là j’allume la télévision pour entendre des voix. C’est un peu bizarre, mais c’est ma façon à moi de me sentir moins seule.

Il y a toujours une bougie allumée dans mon espace de travail. Ca m’aide à me sentir apaisée. Il ne faut pas que l’odeur soit trop forte, sinon ça me donne des migraines ! Je préfère les parfums frais, aux herbes. J’adore la sélection de bougies d’Anthropologie.

Je n’ai pas encore de petit compagnon, mais j’ai toujours eu des animaux de compagnie étant petite… donc ça ne saurait tarder. Je suis complètement obsédée par les maltipoos et les chow chow. Tout ce qui a beaucoup de poils ! Je suis sur Instagram un nombre incalculable de comptes de chiens !

UN SUPPORT CAMELEON

Le papier est votre support de prédilection. Expliquez-nous pourquoi.

J’ai étudié le design textile à l’université de Buckinghamshire, mais j’ai réalisé pendant mes études qu’en définitive le textile et les tissus en général ne donnaient pas d’aussi beaux résultats que le papier. Je m’explique : avant de réaliser les créations tissu, nous devons produire des patrons en papier. Et moi, ce sont ces patrons que je trouvais sublimes ! Heureusement pour nous, à l’université, nous avions une grande latitude d’expression et j’ai fini par me concentrer quasi-exclusivement sur le papier. J’ai même présenté mon travail final sur du papier : c’était une collection de bijoux en papier. Suite à mon diplôme, j’ai poursuivi les créations sur papier, jusqu’à ce que ça devienne mon job à temps plein !

« J’adore le papier  : c’est pour moi le support le plus disponible, le moins cher et le plus caméléon qui existe. Il offre des possibilités infinies. »

FLAMANT ROSE DE PAPIER

Quelle est la création dont vous êtes la plus fière ?

J’y ai passé des heures sur cette sculpture, mais je suis très fière du rendu final !

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Je pense que je suis particulièrement fière du flamant rose en papier que m’a commandé GF Smith. J’ai eu beaucoup de mal à choisir les couleurs à partir de leurs superbes papiers… J’ai fini par choisir le rose et je me suis dit que le flamant rose se prêterait parfaitement à cette couleur. Et puis, j’avais une folle envie de flamant rose qui me titillait depuis longtemps.

FAITES UN VOEU

Fermez les yeux. Dites-nous à quoi ressemble votre monde idéal.

Plein de couleurs et de bonheur. Un équilibre parfait entre le design et la nature.

ON LEVE LE VOILE

Expliquez-nous comment vous construisez vos tipis !

Je commence par dessiner les formes de base sur Illustrator, avant de les envoyer sur ma machine à découper. Je découpe à la fois le papier extérieur (celui que l’on voit) et le papier intérieur (le renfort en carton épais). Ensuite, je colle les papiers ensemble et marque les lignes pour les pliures.

Ensuite, je plie délicatement sur les lignes de pliage. Je rajoute du papier doré à l’emplacement des ouvertures des tipis. Je taille des petits pics de bambou et les fais glisser dans le papier découpé sur les arêtes. Il est très important que les angles s’emboitent parfaitement au sommet.

Je rajoute des petites décorations au sommet, puis j’attache les pics de bambou ensemble au sommet.

Et voilà !

Etape #1

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Etape #2

Etape #3

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Etape #4

DOUCEUR & SYMETRIE

Si les formes et les courbes étaient des émotions, laquelle seriez-vous ?

En voilà une question difficile ! Je pense que visuellement j’aime les formes géométriques, anguleuses… mais à bien y réfléchir, je suis plutôt quelqu’un de doux mais de logique… Alors je pencherais pour une forme symétrique, probablement un cercle. Je me décrirais comme quelqu’un de doux, patient, empathique et un poil perfectionniste… Partons pour « doux mais symétrique » car c’est une formulation qui me résume bien !

Encore, Encore, Encore

Venez rejoindre le monde doux et symétrique de Sarah

« J’ai déjà choisi le nom de mon chien – ça sera ‘Crayon’ ! Les gens pensent que soit c’est super mignon, soit que c’est complètement ridicule ! »

Instagram

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.com

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e-Boutique

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Atelier : Damien le magicien du cuir 1024 683 Mathilde Habert

Atelier : Damien le magicien du cuir

<>Un artisan passionné
Rencontre avec un compagnon
Présentation

Damien, qu’est-ce qui vous a amené à la maroquinerie ?

Si je repense à mes rêves d’enfant, à la base j’avais envie de devenir designer automobile… et je me suis donc tourné vers l’apprentissage par alternance avec les Compagnons du Devoir.

Dans ces métiers hautement artisanaux, il me semblait essentiel de gravir les échelons un à un pour vraiment comprendre la réalité du métier. Au fil de mon apprentissage avec les Compagnons du devoir, je me suis rendu compte que le métier de sellier maroquinier  m’offrait en réalité plus de perspectives que designer automobile.

J’ai débuté mon « Tour de France » des Compagnons du devoir en tant que sellier maroquinier en 1997, j’avais 20 ans. La première ville d’apprentissage où je suis allé était Bordeaux, puis je suis vite parti à l’international vers le Royaume-Uni, l’Italie, la Belgique (pour Delvaux), la Suisse, le Maroc puis je suis revenu à Paris chez Louis Vuitton (design office et studio), et j’ai terminé mon « tour » auprès de la maison Céline à Londres.

Damien, le magicien du cuir

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Les Compagnons du Devoir

Les étapes de l’apprentissage des Compagnons du devoir se déroulent en 3 grandes phases : la première en tant qu’Apprentis, puis une fois adopté par la communauté des compagnons en tant qu’Aspirant compagnon pour continuer sa formation, et une fois le chef d’œuvre réalisé le titre de Compagnon.

VOYAGE INITIATIQUE

Un voyage qui vous a inspiré – pourquoi ?

Mon tour de France des Compagnons du Devoir a été un voyage initiatique qui a été un tournant important pour le jeune homme que j’étais. Ce « tour de France » s’est principalement déroulé à l’étranger (malgré son nom) et j’ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables qui sont restées mes amies, jusqu’à aujourd’hui. J’avais 20 ans quand j’ai commencé mon apprentissage, ce qui est très tard. En général les apprentis commencent à 14 ans.

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UNE PASSION

Qu’est ce qui vous meut ?

Ce qui fait que j’aime mon métier ? … Le sourire sur le visage de mes clients quand je leur remets mes travaux. Je peux être inspiré par mille choses, ce sont en général plutôt des choses simples. Je fais confiance à mon imagination fertile pour m’inspirer. Par exemple, je suis capable de travailler le contre-collage d’un cuir en m’inspirant de la façon dont grimpe le lierre …

LE CHEF D'OEUVRE

Le parcours de compagnonnage nécessite la remise d’un « chef d’œuvre », parlez-nous du vôtre.

Pour mon chef d’œuvre, j’ai réalisé une valise écritoire de voyage. Elle était de couleur tan (camel), cousue à la main en blanc, avec une poignée tressée à 12 brins, des plateaux en alcantara et l’intérieur, elle était en cuir de couleur framboise écrasée. A l’extérieur, elle avait des empiècements aux coins, cousus en blanc, typiquement comme vous le voyez sur les malles anciennes de chez Hermès

PROJET HORS NORME

Parlez-nous d’un projet complètement fou auquel vous avez participé ?

J’ai produit une chaise longue dessinée par le designer Charlie Davidson. C’est vraiment une pièce unique, avec une assise longue en forme de corset, intégralement en cuir noir, intérieur rose, avec des pieds en talons aiguilles. Charlie Davidson a eu un mal fou à trouver un artisan qui puisse lui proposer un prototype, dès que j’ai vu le dessin, j’ai su comment réaliser cette pièce.

Sinon j’ai participé au développement de pièces sur-mesure sur des méga yacht et des super yacht. Nous avons réalisé des revêtements en cuir pour : des panneaux muraux, des sols et des rampes d’escalier, des panneaux de bain en cuir de buffle. Nous sommes même allés jusqu’à gainer l’intérieur de chandeliers en cuir d’anguille.

J’ai aussi eu des demandes étonnantes, comme recouvrir l’intérieur de poids de gym tout en galuchat, le cuir de raie, extrêmement rare.

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OBJECT OF DESIRE [Design Charlie Davidson].

LE PROCESSUS DE CREATION

Expliquez- nous en quoi consiste votre travail, quelles en sont les étapes ?

Je commence par des esquisses à la main qui sont soumises au client pour validation. Cette première étape peut parfois prendre du temps car nous explorons les attentes du client, jusqu’à ce qu’il soit pleinement satisfait. Ensuite, je commence le développement à proprement parler, c’est à dire la mise en œuvre d’un prototype qui valide le concept et permet de passer à l’étape de fabrication. Il arrive que pour certaines pièces, ou quand le client me laisse carte blanche, je me lance directement dans la création, sans filet.

LUMIERE & COULEURS

La couleur qui vous inspire le plus…

J’aime les couleurs vives et vibrantes. Instinctivement je dirais bleu… mais en fait, non. J’aime beaucoup le rouge, et le vert également.

Mais à vrai dire je ne sais pas si ce sont les couleurs que j’aime ou la lumière. Sans lumière, la couleur ne s’exprime pas de la même façon. En général, les gens préfèrent les couleurs neutres c’est à dire le noir, le blanc, ou parfois le gris… J’essaye de les orienter vers des couleurs qui évoquent le cuir naturel (brun) et les coloris aux pigments naturels.

« Pour un musicien qui vit à Notting Hill à Londres,

nous avons recouvert son bureau de travail en vert pistache

pour l’écritoire avec un cuir fuchsia pour l’intérieur. »

L’Atelier et la main experte, Damien créateur maroquinier.

LA DORURE

Parlez-nous du procédé de marquage du cuir à chaud et de dorure : Comment fait-on ?

  1. On dessine le motif de l’outil de marquage à chaud. Cet outil s’appelle « le timbre ».
  2. On fixe ensuite le timbre de frappe à chaud sur la presse.
  3. On amène le timbre à la bonne température (à environ 120°C). Chaque film de dorure réagit à une température différente.
  4. On positionne le morceau de cuir à l’endroit souhaité.
  5. On effectue le marquage à chaud avec un geste rapide et précis en intercalant un film à dorer.
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Journal_InterviewDamien_dorure2
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LE SAVOIR-FAIRE

Qu’est-ce qui fait une belle pièce de maroquinerie ?

Je dirais que c’est le savoir faire qui s’exprime dans une belle pièce de maroquinerie. En voyant une belle pièce en cuir vous ressentez toute la passion du travail minutieux, appuyée par l’expérience et le talent. Le savoir faire français favorise le raffinement au quotidien. Par définition, la formation chez les Compagnons du devoir est particulièrement poussée car elle dure 7 ans et est très ardue. En France, nous avons la chance d’avoir une culture artisanal millénaire. Bien sûr les modes ont changé au cours de l’histoire, mais le niveau d’exigence s’est transmis, le savoir faire s’est affiné et affirmé et il infuse encore notre époque moderne.

LA PERLE RARE

La plus belle pièce de maroquinerie du monde à vos yeux ?

L’une des plus exceptionnelle qui m’a été donnée de voir : un sac de voyage calèche très ancien (début 1900) en crocodile, doublé en crocodile, très long de 90cm de large avec un fermoir docteur, couleur tan (camel). Cet objet avait vraiment quelque chose de très spécial… et il était oublié sur une étagère au centre de réparation de Louis Vuitton. Quand je l’ai vue, je n’en croyais pas mes yeux…

Encore, encore, encore ?

Pour aller plus loin

Press

ElleDeco_Damien

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Beskpoke

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